LA COMPAGNIE SO WHAT A

"JAZZ A PORQUEROLLES"

JUILLET 2004

(Les photos sont signées Mireille BENVENUTO)

 

Souvent on me demande : « Qu’est-ce qui vous a poussé à créer à Porquerolles un festival de Jazz ? ».

Immanquablement je réponds : le désir de faire partager l’émotion d’une musique qui accompagne ma vie.

J’ai toujours organisé chez moi des jams sessions où se retrouvaient des musiciens pour jouer toute la nuit. Les amis s’y pressaient de plus en plus nombreux et je voulais faire connaître leurs musiques, il me fallait donc trouver un lieu plus spacieux mais qui soit propice à l’échange.

La cour du fort Saint Agathe est de cet ordre là. Il y a dans cet espace ouvert sur la nature une harmonie particulière qui vous met en état de grâce et vous invite à l’abandon. C’est dans cet abandon que le musicien innove et donne ce qu’il a de plus précieux pour vous ravir littéralement.

J’ai ressenti cette émotion dés la première édition du festival qui reste dans mon cœur comme un instant magique qui maintenant se reproduit chaque année.

Le jazz en définitive n’est pas qu’une musique, c’est aussi une façon d’être qui vous pousse à aller à la rencontre de l’autre.

Frank Cassenti / Président de Jazz à Porquerolles.

 

Dès la descente du bateau, l'ambiance est donnée : une fanfare free-jazz fait le comité d'accueil, dans l'esprit qui fut si cher à Albert Ayler. Mais bon, ce n'est pas pour nous ! C'est pour Archie Shepp qui voyageait sur le même passage... La fête est belle. Le jazz sonne dans tous les coins de cette île à la nature magnifique. Avant d'aller au fort, le soir, pour se régaler du superbe concert du guitariste Nelson Veras, accompagné magistralement et en finesse par Aldo Romano et Michel Benita, la Compagnie So What se produit "en ville". Au début, quelques consommateurs, en terrasse, écoutent d'une oreille distraite. Puis, petit à petit, la mayonnaise prend. Les gens s'arrêtent, écoutent, restent, forment progressivement un auditoire compact, chaleureux et attentif. Ce sont ces instants là, de "capture", que les musiciens aiment particulièrement... Encore un grand moment de plaisir.

Le lendemain soir, certains d'entre nous resteront écouter Archie. Le Grand. Le Superbe. L'année dernière, avouons-le, il nous avait un peu déçu. Cette année, le souffle grandiose des années de Chateau-Vallon était revenu. Les monstres sacrés sont toujours là. De sacrés monstres !

Et un grand bravo et merci aux organisateurs ainsi qu'aux nombreux bénévoles, toujours calmes, toujours souriants, toujours disponibles. Quel beau festival !